Elise Cattaneo a entamé ce projet en 2021 en s’installant sur une parcelle de 2ha dont elle a obtenu le bail rural pour une durée de 9 ans. Ce terrain, situé à Sainte-Anne dans le sud de l’île est particulièrement sec et l’objectif à long terme était de créer une forêt nourricière sur 0,5ha en s’inspirant des principes de la permaculture. L’activité commerciale ne s’appuyait pas uniquement sur les plantations de fruitiers et de plantes médicinales, mais aussi sur de l’élevage (poules), du maraîchage, une activité de pépinière et de l’agritourisme. Quatre ans plus tard, où en est ce projet ?
Plantes médicinales et agroforesterie
Elise avait identifié pour son exploitation agricole baptisée néo green plusieurs zones à planter de manière différenciées. La première zone, à droite de l’entrée de l’exploitation agricole, est destinée à la production de plantes aromatiques et médicinales. C’est dans cette zone qu’ont été plantés une partie des bois d’Inde offerts par Peyi vert grâce au mécénat des Rhums JM. Ils se portent bien comme la plus grande partie des plants confiés, grâce au système d’irrigation en goutte à goutte qui a été mis en place.
Près du cours d’eau, de l’autre côté du chemin, là encore des bois d’inde se confondent avec la végétation exubérante. Sur cette zone-ci l’objectif est de profiter de la présence de l’eau en abondance et du couvert végétal dense pour développer l’agroforesterie.
L’ilot de forêt nourricière et la pépinière
Une serre est en cours d’installation qui servira à développer l’activité de pépinière qui est aujourd’hui très modeste et sert essentiellement à compléter ses prestations de paysagiste.
Au niveau de la pépinière, placée à proximité des ruches, Elise reproduit des plantes à forte valeur ajoutée comme le palmier Bismarck et le palmier rouge et tout ce dont elle a besoin pour poursuivre les plantations sur la parcelle. C’est la zone sur laquelle elle a le plus densifié les plantations et qui s’impose comme modèle de ce qu’elle aimerait développer sur l’ensemble du terrain. A l’ombre des bananiers, le cacaoyer s’est développé ainsi que d’autres arbres. Plusieurs strates, herbacées, arbustives grâce au gingembre par exemple offrent une vision de ce que pourrait être cette forêt permacole, nourricière, une fois étendue à toute la parcelle. Cet ilot est la preuve qu’il est possible de transformer ces terres sèches au sol pauvre grâce aux enseignements de la permaculture.
Un spectaculaire « avant-après » au niveau de cet ilot de verdure (la photo a été prise au même endroit, 3 ans après)
Une haie brise-vent pour la parcelle maraîchère
De l’autre côté du chemin, une haie alternant bois d’Inde et raisiniers a été débutée pour protéger du vent la parcelle maraîchère. Cette zone est beaucoup plus exposée au soleil et le sol particulièrement sec.
A court terme, les plantations de haies et de fruitiers en bordure de la parcelle maraîchère devaient contribuer à la présence des pollinisateurs et donc à la biodiversité et permettre d’augmenter les rendements en maraîchage. Aujourd’hui, pour des raisons de santé, cette activité n’est pas poursuivie par Elise mais 1ha est cultivé par l’entreprise familiale de son associé. De son côté, elle met l’accent sur le verger, qui lui ne demande pas autant de travail du sol.
Le verger de fruitiers
3 ans après le début des plantations, les arbres fruitiers commencent déjà à donner même si ce n’est pas suffisant pour compenser l’absence du maraîchage. Goyaviers, manguiers, sapotilliers et cacaoyers se côtoient. Le bâtiment qui devait accueillir les poules pondeuses n’a pas pu être rénové faute de financement et cette activité n’a pas pu être développée non plus.
Au-delà, de part et d’autre du chemin, les amandiers et les raisiniers ont été plantés et se sont développés très rapidement, offrant une ombre salutaire pour d’autres plantations à venir.
Malgré les difficultés et les aléas de la vie, les projets qu’elle a dû mettre de côté, Elise Cattaneo a réussi à honorer ses engagements et à reboiser cette parcelle de 0,5ha. Aujourd’hui, anticipant la fin de son bail agricole et l’incertitude quant à son renouvellement, elle recherche une parcelle déjà boisée pour développer son activité de tourisme vert, ses ateliers d’éco-thérapie et produire en agroforesterie. En effet, en plus de ses activités agricoles, elle est engagée auprès des personnes souffrantes via son association green terre happy qui permet d’apporter une éco-thérapie aux personnes souffrant de cancer ou en rémission. Partager un moment de bien-être et se reconnecter avec les plantes et la nature lors de ces ateliers contribuent grandement aux soins des malades, un sujet qui touche particulièrement Elise suite à sa maladie et plusieurs années difficiles. Elle a su se battre et persévérer pour transformer la souffrance en une création riche de plantes et qui bénéficie au plus grand nombre.