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  Paysages Bocagers : réel utilité écologique ?


On appelle bocage ou paysage bocager une région où les champs et les prés sont enclos par des levées de terre portant des haies ou des arbres marquant les limites des parcelles de tailles et de formes différentes. Ses réseaux de prairies, haies, talus et fossés sont des éléments fonctionnant comme corridors biologiques. C’est ainsi que le bocage est actuellement une des zones les plus riches de France en terme de biodiversité et au delà du rôle biologique, les haies sont aussi indispensables au maintien d’une agriculture durable.   C’est ainsi que le paysage bocager comporte de nombreux points positifs d’un point de vue écologique mais aussi technique et économique :

 

Avantages écologiques : 

 

  • Entretien d’une bonne qualité de l’eau des milieux aquatiques : étangs, ruisseaux et rivières (grâce à la fonction épuratrice -dégradation des nitrates, phosphates et pesticides – par le rôle de barrière des talus et des haies et micro-organismes associés)
  • Stockage de carbone
  • Production de matière organique pour les sols
  • Les haies abritent de nombreux animaux auxiliaires de l’agriculture se nourrissant de fruits, de ravageurs des cultures et empêchent leur reproduction.
  • La biodiversité est favorisée à l’intérieur des haies qui jouent aussi un rôle de corridor biologique
  • Les talus et haies forment une barrière à l’érosion des sols
  • Les risques d’inondations sont amoindris
  • Elles ont un effet brise vent, d’ombrage, favorisant la stabilité des températures et de l’humidité qui entraîne une stabilité climatique.
  • La régénération et l’aération des sols est assurée par le renouvellement racinaire qui, ajouté à la production d’humus, entraînent la vie d’une microfaune indispensable à la qualité des sols.

 

Avantage techniques et économiques d’une haie bocagère :

 

  • La haie bocagère sert de clôture naturelle et ne demande qu’un entretien restreint ;
  • Elle peut être une source de bois de chauffage et d’ouvrage à réaliser sur place (piquets, cabane à outil, portillon…)
  • Elle assure une récolte de fruits et de baies selon les essences plantées
  • Elle protège du vent
  • Elle a un aspect esthétique indéniable dans le paysage et constitue un élément identitaire dans certaines régions.
  • Des loisirs et activités : Création de chemin de randonnées, de VTT, de balades à cheval, de circuits d’observation ornithologique et faunistique, mais aussi de sentiers pédagogique et de découverte attirent de nombreux touristes dans ces régions rurales.

 

Composition d’une haie bocagère : 

 

Une haie bocagère est une haie composée de plusieurs essences d’arbres et d’arbustes disposés dans des strates différentes. Généralement, elle est constituée de végétaux locaux, indigènes, qui poussent sans souci et sont adaptés à la fois au climat et au sol de la région.  Elle est caractérisée par sa diversité floristique, composée d’associations de végétaux locaux. Elle peut mesurer de 1 à 25 m de haut.

Selon les associations d’essences, on peut obtenir trois haies différentes par leur taille :

  • Les haies hautes, entre 15 et 25 m.  Composition : arbres de haut jet,  arbres en cépée et essences buissonnantes.
  • Les haies de taille moyenne, de 8 à 15 m. Composition : arbres en cépée et essences buissonnantes.
  • Les haies basses, jusqu’à 5 m de hauteur. Composition: uniquement d’essences buissonnantes.

On distingue aussi les haies à plat, qui s’opposent aux haies sur talus.

 

Entretient d’une haie bocagère :

 

Les talus et les murets dégradés doivent être réparés par les acteurs du territoire. D’autre part, les haies doivent elles aussi être entretenues pour garder leur caractère de clôture et produire du bois et des fruits : tailles multifonctions, récoltes, renouvellement des arbres et soins si le bétail ou le temps (foudre,…) leur ont portés atteinte.

 

Une prise de conscience : 

 

D’autre part, le bocage fait l’objet aujourd’hui d’un intérêt renouvelé, à la fois patrimonial et aussi prospectif, il est dangereusement menacé de par la prolifération des modes d’exploitations dit « intensifs », la traction animale et l’effort humain à laisser place à l’utilisation de machine et d’engrais. C’est ainsi qu’on estime à 2M de km, les haies bocagères détruites sur l’ensemble du territoire français, et ce phénomène n’est pas sans conséquence. En effet, la gestion de l’eau se voit être bouleversée, des inondations et des sécheresses font de plus en plus leurs apparitions, les insectes nuisibles prolifères et on constate une pollution de l’eau par ruissellement et une érosion du sol qui est toujours plus exponentiel.

La prise de conscience de l’intérêt de la préservation du bocage est aujourd’hui collectivement partagée. Élus, citoyens et agriculteurs savent aujourd’hui combien la structure bocagère est essentielle, tant du point de vue culturel qu’écologique. De plus, le protection des haies bocagères est de plus en plus intégrée dans les documents d’urbanisme type PLU (plan local d’urbanisme).

Les premiers résultats sont là puisque les 38 communes qui ont élaboré leur plan local d’urbanisme depuis 2001 ont inscrit les haies comme éléments à protéger. Et aujourd’hui, il est possible pour les communes ne disposant pas de documents d’urbanisme de s’associer à cette démarche par une délibération du conseil municipal.

Source : 

Image d’en tête : pays-chataigneraie.fr

 

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