Les monocultures intensives ont banni les arbres du paysage agricole : le progrès était synonyme de défrichage systématique. Pourtant, l’arbre est le meilleur ami de l’agriculteur !
Bien qu’immobile, l’arbre est un être vivant qui fournit de nombreux services aux systèmes agricoles. Si on le regarde au-delà de sa simple apparence, l’arbre possède en réalité de grandes capacités qui lui permet de transformer et de synthétiser la matière et d’améliorer sensiblement le milieu dans lequel il se développe.
Les apports des arbres pour l’agriculture
Augmentation de la productivité
La présence d’arbres dans l’élevage et les cultures intensifie la production. Cette augmentation des rendements est due à une meilleure utilisation des ressources naturelles du milieu ainsi qu’à une protection des cultures. L’étagement des cultures, les systèmes racinaires de profondeurs variées, l’occupation du sol permanente permettent un prélèvement plus efficace de la lumière de l’eau et des engrais. Dans les élevages, l’arbre protège du soleil et abrite du mauvais temps, Les animaux dépensent moins d’énergie pour lutter contre les aléas climatiques. Ils ont une meilleure alimentation, ils sont moins stressés et moins sensibles aux maladies. Les arbres peuvent apporter un complément de nourriture diversifié, notamment en période de sécheresse et créer des cloisonnements sanitaires.
Diversification de la production
La présence des arbres permet de diversifier les services et les sources de revenu de l’exploitation agricole. Toutes les parties de l’arbre sont valorisables (écorce, feuilles, fruits, bourgeons, branches, racines). Il fournit des produits à usage domestique ou industriel, directement ou indirectement utilisables ou consommables par l’homme ou les animaux : que ce soit au travers d’une production de fruits, de la production de bois-énergie ou de bois d’œuvre ou encore de Bois Raméal Fragmenté (BRF, branches broyées pour le paillage).
Bénéfice sur la qualité du sol
40% de la biomasse d’un arbre retourne au sol chaque année. Les feuilles qui tombent et la décomposition des racines permet de restituer de la matière organique nécessaire à la pédofaune1. Cela augmente l’activité biologique en profondeur et permet d’avoir un sol vivant et fertile.
De plus le système racinaire des arbres améliore la structure du sol. La présence des racines augmente en effet la porosité du sol ce qui permet une meilleure infiltration du ruissellement, augmente la réserve utile en eau et limite l’évaporation du sol. Dans les ruptures de pentes, les arbres permettent d’atténuer l’érosion des sols et les protègent en les couvrant et en les alimentant de leurs feuilles, fruits, racines,…
Les arbres créent ainsi un microclimat favorable au développement des populations microbiennes et de la macrofaune. Leur présence augmente la pluviométrie, maintient l’humidité et protège du vent.
Enfin, ils s’avèrent être de véritables filtres puisqu’ils limitent la lixiviation des nitrates, réduisant la pollution des nappes phréatiques
Restauration de la biodiversité
Les haies, bosquets et alignements d’arbres sont des milieux pérennes particulièrement riches qui accueillent des chaînes alimentaires complètes : vers de terre, oiseaux, chauve-souris, coccinelles, insectes pollinisateurs, prédateurs de ravageurs… y trouvent refuge pour se nourrir ou se reproduire. La présence de cette faune sauvage exerce une pression naturelle sur les ravageurs des cultures permettant ainsi de réduire l’utilisation de pesticides.
La diversité des espèces ligneuses et herbacées participe à la restauration des corridors écologiques à l’échelle des territoires.
Stockage du carbone
En période de croissance, l’arbre puise le C02 présent dans l’air pour réaliser la photosynthèse et produire sa biomasse. En stockant le carbone dans ses tissus, l’arbre est considéré comme un véritable « piège à carbone » et participe à la lutte contre le réchauffement climatique. La biomasse ainsi créée permettra soit de produire une énergie renouvelable qui restitue lors de la combustion le CO2 préalablement capté, soit de stocker le carbone sur le long terme dans les constructions ou dans les sols. Dans ce dernier cas, la présence de carbone dans le sol améliore sa fertilité.
1 La faune du sol
